Highlights of Sam Abell’s master class in San Miguel de Allende, Mexico: Seeing Gardens. (My images are at 3:59)

Le Courrier published my image of Afro-Cuban dancers in Havana

Passeurs d’arts

Samedi 04 juillet 2015

Photo. En musique et danse, l’Amérique latine a bénéficié des influences amérindiennes, européennes et africaines. Ici, une troupe de danse à La Havane.
MARJORIE KAUFMAN

 

MIGRATIONS (I) De tous temps et partout, les mouvements de population ont permis le renouveau des arts. Premier épisode de notre série d’été sur les rapports entre migrations et culture.

Sur quelles notes le XXe siècle aurait-il swingué sans les musiques étasuniennes sous influence africaine? Le cubisme de Picasso aurait-il été le même sans les masques congolais? Que serait la culture à Genève sans les huguenots? Le mouvement dada aurait-il émergé au Cabaret Voltaire zurichois sans les exilés Marcel Janco et Tristan Tzara? Et que dire des colonies et autres empires, par définition tyranniques et prédateurs mais qui ont aussi été synonymes
d’échanges et de diffusion des savoirs?
L’art s’est de tous temps inspiré et nourri des propositions venant d’autres horizons, ramenées sur les fiers navires des Marco Polo et Christophe Colomb autant que sur les frêles esquifs des migrants irréguliers de la Méditerranée. Sans les mouvements de populations et les échanges qu’elles provoquent, les cultures du monde entier se seraient depuis longtemps atrophiées, ce qui est d’ailleurs arrivé à nombre d’entre elles. Et bien sûr, tous les domaines artistiques sont concernés, de la musique à la littérature en passant par les arts plastiques, le cinéma, le théâtre, la danse, l’architecture, la mode, etc.

«Les cultures ne sont jamais des cellules imperméables: elles se construisent de manière constante, explique Federica Tamarozzi, conservatrice Europe au Musée d’ethnographie de Genève. Certains folkloristes, considérés comme les premiers ethnologues, étaient partis à la recherche de traditions suffisamment isolées pour ne pas avoir été influencées par d’autres cultures. Or ils se sont rendus compte qu’aucune culture n’est ‘pure’.»

MASQUES HARD ROCK
Conservateur-adjoint au Musée d’ethnographie de Neuchâtel, Grégoire Mayor abonde, constatant par ailleurs que «certaines populations continuent à mettre en avant le caractère unique de leur artisanat local, parce que c’est valorisant.» On peut entendre ce type de discours autour des masques du Lötschental, en Valais. «Derrière leur ‘authenticité’ de façade, on trouve de nombreuses influences extérieures. Dans les années 1970, l’ethnologue Suzanne Chappaz a constaté qu’un sculpteur avait affiché comme source d’inspiration des reproductions d’œuvres de Jérôme Bosch. Plus récemment, des artisans ont puisé des motifs sur internet: durant une période, l’esthétique du cinéma fantastique ou celle du hard rock ont fortement influencé la production de masques de la vallée.»
Les échanges ont été facilités il y a fort longtemps par les empires et leurs voies de circulation, faisant de ces communautés politiques des plaques tournantes pour les savoirs, à l’image de ce qui s’est passé durant le règne d’Alexandre le Grand (Ve siècle av. J.-C.). L’absence d’artères dignes de ce nom n’avait toutefois pas empêché l’Homo erectus de sortir d’Afrique il y a un million d’années déjà. Plus proche de nous temporellement, l’Homo sapiens aurait pour sa part colonisé le continent africain il y a 150 000 ans, pour se répandre ensuite à travers l’Eurasie, jusqu’en Océanie. Combien étaient-ils, nos ancêtres migrants? Impossible à dire. Aujourd’hui, les flux migratoires incluraient quelque 230 millions de personnes.
«De tout temps, le fait d’être ouvert à la culture des autres s’est avéré être un plus», insiste Jacques Berchtold, professeur de littérature et directeur de la Fondation Martin Bodmer, à Cologny. Il rappelle que «le meilleur du théâtre classique romain a été influencé par les érudits de culture grecque.» Quant au poète latin Virgile, il s’est fortement inspiré des Hellènes. Aujourd’hui, en France, ce sont par exemple des écrivains d’origine antillaise, maghrébine ou – plus généralement – africaine qui proposent un renouvellement de la langue de Molière. Alors que pendant longtemps, c’est l’Hexagone qui influençait ses colonies d’un point de vue littéraire, ne serait-ce qu’en imposant la langue française. Ou en faisant dire «nos ancêtres les Gaulois» aux populations des territoires d’outre-mer!
Spécialiste de Rousseau, Jacques Berchtold pointe aussi les nombreux écrivains qui ont écrit dans une autre langue que la leur, au siècle dernier, pour cause d’exil ou de simple déménagement: «Venant d’ailleurs, ces écrivains se sont montré particulièrement enthousiastes à embrasser la nouvelle culture, alors que ceux qui la vivent au quotidien ont parfois une attitude un peu mollassonne.» Ce faisant, les nouveaux venus ont contribué à enrichir les langues d’accueil. Jacques Berchtold cite l’Irlandais Samuel Beckett, qui a rédigé en français ses œuvres théâtrales les plus connues, à commencer par En attendant Godot (1948-1949). Quant à Vladimir Nabokov, c’est en anglais qu’il a écrit Lolita (1955). Enfin, l’Autrichien Rainer Maria Rilke a choisi le village de Veyras (VS) pour composer en français «parmi les plus beaux poèmes valaisans».

FIGEE, LA MUSIQUE MEURT
Le métissage peut être envisagé comme un «processus dynamique, né de l’interaction entre personnes ou groupes qui n’étaient pas supposés se rencontrer», formule Madeleine Leclair au sujet de la musique. Conservatrice du département d’ethnomusicologie du Musée d’ethnographie de Genève, elle observe qu’«il en découle un processus de transformation. Aussi aucune culture musicale traditionnelle n’est-elle exempte de l’influences de ses voisins, aucune n’a évolué dans le temps sans se modifier. Si elles restent figées, elles meurent.»
Pour cette Française d’origine canadienne, les exemples les plus parlants sont à chercher du côté de l’Amérique latine, où se sont rencontrées les traditions amérindiennes, européennes et africaines. Rumba et boléro (Cuba), calypso (Venezuela), samba (Brésil), cumbia (Colombie) ou tango (Argentine): toutes ces musiques sont le syncrétisme de leurs origines diverses. Madeleine Leclair ajoute que si ces métissages ont de tout temps existé, ils se sont bien entendu multipliés au cours du XXe siècle, avec la radio, la télévision, puis internet.

NOUVELLE DONNE
Plus généralement, Federica Tamarozzi souligne les influences, très courantes en Europe, entre culture savante et culture populaire. Difficile d’ailleurs
d’établir une dichotomie nette: «Est-ce que ce sont les arts culinaires de la cour de France qui ont influencé la cuisine populaire, ou l’inverse? Les échanges sont toujours fluides, avec des résurgences régulières d’anciens savoirs, qui se mêlent à des innovations, parfois injectées de manière plus abruptes.» L’ethnologue cite en exemple la peinture sur verre, pratiquée depuis l’Antiquité mais qui acquiert ses lettres de noblesse à la Renaissance. Art d’une élite, il se popularise dès le XVIIIe siècle, figurant les codes de la culture savante, l’imagerie de l’art mais également les coutumes du peuple.
On critique à très juste titre les colonies. Mais, comme les empires auparavant, elles ont aussi débouché sur des échanges constructifs, pas simplement sur des pillages. «Les migrations humaines ainsi que les circulations d’objets et de valeurs qui leur sont liées ont des origines et des conséquences multiples», concède Grégoire Mayor. Et si le nombre de migrants a explosé dans le monde ces dernières décennies, les ethnologues ou anthropologues s’intéressent logiquement à cette nouvelle donne et à ce qu’elle peut impliquer au niveau des formes inédites de métissages culturels: «Ces thématiques font partie des questionnements de l’ethnologie contemporaine, en particulier à Neuchâtel, où se trouve par ailleurs le Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population.» Des problématiques qui interpellent évidemment les musées d’ethnographie: «Comment les évoquer intelligemment dans des expositions? Comment se reflètent-elles dans nos collections?»
Lorsqu’on parle de métissage culturel, d’aucuns redoutent qu’il mène à terme à une uniformisation planétaire. «On a souvent tendance à poser sur le métissage le même regard qu’on porte sur la mondialisation de l’économie, qui impose à la planète entière des logiques qui n’ont pas forcément de sens localement, estime Federica Tamarozzi. Or il faut faire la distinction entre l’uniformisation imposée par des marques commerciales et l’appropriation que peut opérer un artisan local, qui s’inspire d’une autre culture pour sa propre production. Aussi les voyageurs se plaignent-ils parfois de ne pas trouver suffisamment de pittoresque lorsqu’ils se rendent à l’autre bout de la planète, sans se rendre compte qu’ils sont eux aussi un vecteur d’une certaine uniformisation.»
Pour Federica Tamarozzi, même un métissage important n’enlève rien aux spécificités d’une culture, «qui adapte ses propres codes, s’en approprie d’autres, par exemple en les rendant plus efficaces pour ses propres besoins». Et en quelque sorte, nous pratiquons toutes et tous un mécanisme de métissage. «Passivement, nous subissons notre culture, qui nous est inculquée par le cadre familial, social et national. Puis nous la faisons évoluer, en puisant ailleurs notre inspiration.» A un moment ou un autre, on a tous besoin d’un horizon élargi.

White Sands, New Mexico

March 7, 2015

Presentation of images from White Sands, NM taken by Marjorie Kaufman with Tony Bonanno/Santa Fe Photographic workshops, Feb 2015

White Sands in Black and White Slideshow

White Sands in Color Slideshow

Wheeler House photographed by Marjorie Kaufman

The Wheeler House at Pond Spring, built in the 1870’s (photo by Marjorie Kaufman)

The Civil War left more than 300,000 Southern widows.  In 1864, Confederate General Joe Wheeler, a West Point graduate originally from Georgia, married Daniella Sherrod, one of the richest widows in Alabama and moved into the Sherrod estate known as Pond Spring in Hillsboro, AL, about 20 miles west of Decatur. Originally developed in the early 1800’s by the John Hickman family, Pond Spring at one time was home to more than 300 slaves. Today it is a historic museum run by the Alabama Historical Commission.

Dogtrot log house built in 1818 at Pond Spring (Photo by Marjorie Kaufman)

Dogtrot log house built in 1818 at Pond Spring (photo by Marjorie Kaufman)

The 50-acre site includes the original log house built around 1818 pictured left, which was alter used as a slave cabin, a circa 1830 Federal-style house, the 1870s Wheeler house pictured above, eight farm-related outbuildings, two family cemeteries, an African-American cemetery and a small Indian mound.

Following the Civil War, Joe Wheeler served in Congress for nearly ten years, rising to become Chair of the House Ways and Means Committee.  During his time in Washington, Wheeler’s fame during the Civil War  “made him something of a symbol of the reunion of the North and South in that period,” according to his biography on the Arlington Cemetery site.  

Joe Wheeler uniforms from the Civil War and the Spanish American War (photo by Marjorie Kaufman)

Joe Wheeler uniforms from the Civil War and the Spanish American War (photo by Marjorie Kaufman)

The 5’2″ Wheeler continued his military exploits at the turn of the century as a General in the Spanish American War, serving in Cuba as Commander of a cavalry division which included Teddy Roosevelt’s Rough Riders.  The excellent Ken Burns series The Roosevelts, Episode 1 includes a wonderful photograph of the diminutive Wheeler standing alongside Roosevelt in Cuba. Wheeler is  described as a somewhat confused elderly former Confederate who roused his troops at the Battle of Las Guasimas against the Spaniards by shouting “kill the Northerners.”

Left, Joe Wheeler’s Confederate and US uniforms, guns and swords exhibited at Pond Spring. A mold of his foot for shoe making can be seen in the middle right shelf.

Wheeler proceeded to serve in the Philippine-American War in 1899,  commanding the First Brigade in Arthur MacArthur’s Second Division. He  moved to New York City, where he died in 1906 and was buried at Arlington Cemetery. His son, Colonel Joseph Wheeler, Jr, was later buried alongside him.  Wheeler is one of only two Confederate Generals buried at Arlington. Belying his small physical stature,  Wheeler’s memorial stands out as the tallest one at Arlington. A similar memorial marks the grave of his wife Daniella at Pond Spring.

Antique doll and crib at Pond Spring. (photo by Marjorie Kaufman)

Antique doll and crib at Pond Spring (photo by Marjorie Kaufman)

One of the Wheeler daughters, known as Miss Annie, lived at Pond Spring until her death in 1955. She served as a Red Cross Nurse in three wars and was a major benefactor to Decatur area causes.  Right, one of Annie’s dolls lies in a doll crib next to an antique Wheeler baby crib in an  upstairs bedroom.

Below, original lighting fixtures grace Pond Spring’s center hallway.

Original lighting fixtures at Pond Spring (photo by Marjorie Kaufman)

Original lighting fixtures at Pond Spring (photo by Marjorie Kaufman)

Pond Spring was donated to the State of Alabama in 1993 by Wheeler’s descendants. Amidst beautiful antiques from the 1800s, family portraits, military books and elegant china are remnants of Annie Wheeler’s household, including packaged sundries and medicine from the 1930’s pictured below.

1930's household items at Pond Spring (photo by Marjorie Kaufman)

1930’s household items at Pond Spring (photo by Marjorie Kaufman)

Above images taken by Marjorie Kaufman as part of a Tillman Crane photography workshop entitled Alabama Revisited, January 2015.

Last January, after attending an Afro-Cuban dance rehearsal amidst the ruins of two dilapidated buildings in Havana, my friends from the Santa Fe workshop and I wandered down the narrow pot-holed street. A few blocks away I caught sight of a girl waving to us from her 2nd floor balcony. I waved back and asked how old she was.  She said 7, that today was her birthday. Her mother came down the stairs and invited us up. Their apartment consisted of one cramped room with a tiny stove and refrigerator at the entrance. The birthday girl,  Gretchen, was having cookies and milk for her birthday and there was a little pink plastic birthday bouquet in top of the ancient TV set. We spent an hour talking to Gretchen and her family and decided to return the next day with Barbie doll presents for her birthday. Not so easy to shop for dolls in Havana! We found a dilapidated toy store on one of the main tourist streets that looked like it had been forgotten in time since the 1950’s. So little inventory in the glass display cases, and what was there seemed to all be imported from Taiwan. We bought two dolls and carried them back to Gretchen’s room.

See more images from Cuba at my photography site http://www.marjoriekaufman.com/havana-2014.html

Gretchen's 7th Birthday

Gretchen’s 7th Birthday

2014_01_Havana_682

Photographed in Havana, Cuba last January.  See more images from Cuba at my photography website  http://www.marjoriekaufman.com/havana-2014.html

I love the color and sheer energy in this image.

Cuban Girls, Havana

February 13, 2014

Cuban Girls, Havana

Girls on their way to a school performance in Havana, Cuba. See more images of Havana at my photography site, http://www.marjoriekaufman.com/havana-2014.html